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Cet article de blog est publié à titre
personnel, comme éditeur de blog recueillant depuis des années des opinions
diverses, et pas en tant que président de l’Association des Habitants jusqu’en
mars 2018. Il me semble que ce qui a déjà été publié dans cette série
d’articles LLN et Esplanade, souvent dans un anonymat ou un pseudonymat demandé
par les auteurs, a été considéré comme « équilibré ». Cet article
voudrait susciter des réactions rationnelles et « équilibrées » en
sortant de l’agressivité interpersonnelle que le dilemme Oui/Non a parfois engendrée.
Depuis
la « consultation » du 11 juin, de nombreuses réactions circulent
dans Louvain-la-Neuve.
Il
est évident que le projet Klépierre tel
qu’il a été formulé à la fin de l’année 2016 apparait difficilement acceptable.
Et certainement le promoteur devra-t-il proposer des modifications plus lourdes
que celles qu’il avait prévues il y a quelques semaines.
Ne
revenons pas ici sur le résultat : sur le territoire de la commune d’OLLN un nombre impressionnant de personnes
ne se sont pas déclarées favorables au projet 2016 (on ne leur a pas demandé si
elles étaient « défavorables »). Bien sûr il y a eu 80% d’abstentions et on n’a pas
consulté tout le public réel, celui
des usagers des commerces et services
de Louvain-la-Neuve et qui dépasse très largement le territoire communal.
Pour
le moment partons des votants. Certains
des votants qui ont choisi « non » parce que L’esplanade c’était
« monstrueux, géant, titanesque » …, ou préfèrent un terrain-vague
parce qu’ils logent très près, ou pour d’autres motifs moraux ou techniques, ne
changeront pas d’avis. Par contre ceux qui ont choisi « oui »
pourraient rejoindre un projet davantage labellisé LLN.
Le
nombreux contingent qui aurait préféré « non mais, sauf si » ou
« oui mais, à condition que » voudraient profiter du choc, du
« signal » selon le bourgmestre, pour imposer des contraintes à Klépierre. En estimant que si cette
société veut vraiment s’adapter à LLN elle doit tenir compte de demandes locales
(pas seulement la ville mais aussi ses
habitués) spécifiques, différentes de celles qu’elle rencontre dans
d’autres implantations.
On
voudrait recueillir ici des demandes
à Klépierre pour l’extension prévue. On est maintenant au-delà de la problématique Oui/Non. Dans l’hypothèse où se rédige
une nouvelle version de l’extension, il est important de relayer les demandes.
Un
nombre important de gens de LLN n’ont pas voulu voter, car ils refusaient de
s’inscrire dans le piège du Oui/Non. Mais cela ne les empêchera pas d’exprimer ici
des souhaits fermes.
On
a essayé de les rassembler en 8 points mais il est évidemment possible d’en
ajouter. On a recueilli ici plusieurs types de demandes, souvent déjà exprimées
en octobre 2016, mais qui ont parfois évolué avec les changements récents sur
la dalle.
|1| Des Halles
C’est la demande
la plus souvent exprimée. Un espace avec une variété d’articles au cours de
l’année. Il y a un an on parlait beaucoup du bio mais depuis que la guerre du
bio s‘est intensifiée avec les chaines de magasins bio (bientôt au carrefour de
Corbais ?!), on craint plutôt que de nouveaux lieux de vente ne fassent
concurrence aux petits modes de commercialisation.
Halles pour quoi :
commerces temporaires, un espace assez souple pour présenter des innovations
… ?
À ceux qui ont
demandé des Halles, comment exprimeriez-vous votre requête aujourd’hui ?
|2| Porosité. Aller et venir dans LLN
Porosité est le terme technique souvent utilisé pour
exprimer un passage facilité entre toutes les rues, places à l'air libre et artères couvertes
de LLN. On demande que contrairement aux consignes recommandées dans d’autres
galeries, on ne fasse pas tout pour retenir
les clients dans l’espace délimité mais qu’on contraire on l’incite à aller
aussi ailleurs dans la ville.
C’est d’ailleurs
l’intérêt financier de Klépierre qui a aussi dans son domaine néolouvaniste la
rue Charlemagne et les cinémas.
On souhaite qu’à
l’intérieur de l’Esplanade il y ait des informations
sur les autres activités même concurrentes dans LLN.
Depuis peu, de
grands écrans interactifs ont été installés dans l’Esplanade pour indiquer les
emplacements de magasins et services. Ne serait-ce pas une opération montrant
une ouverture d’esprit que d’y indiquer des programmes de concerts, activités
étudiantes, voire l’adresse de petits commerces originaux ?
La force de LLN
est que tout le Centre-Ville fonctionne
dans une assez grande synergie et complémentarité, synergie et
complémentarité perçues par les visiteurs. Ils viennent « à Louvain-la-Neuve »
pour y passer quelques heures : coiffeur, achat, terrasse, tour du Lac,
visite à un cousin étudiant, UDA, ...
Ces derniers
jours d’aout 2017, L’esplanade a été un des lieux d’animation du Kidzik.
Des kots-à-projet y ont mené des
activités. Dans des espaces à l’abri des intempéries et dont il est plus facile
d’assurer la sécurité.
L’ensemble des
commerces de LLN pourraient être associés à des projets urbains comme le développement de potagers au centre et
dans les quartiers.
|3| Façade Est de LLN
Lors des
campagnes « populaires » sur l’extension on a émis la crainte que la
ville ne soit perçue comme Louvain-l’Esplanade. LLN n’a pas
vraiment de porte ni au Nord ni au Sud. La porte Ouest est maintenant occupée par
l’Agora Resort. Peut-on veiller à ce que l’entrée du côté autoroute et
Nationale 4 introduise à l’ensemble de la
ville ? En attendant peut-on organiser déjà un dépose-minute ?
|4| SNCB et TEC
Une des grandes
fonctions interrégionales de LLN est sa plateforme
intermodale voiture, bus, train, marche piétonne, vélos, ...
Dans ses
prévisions d’aménagement de la gare peut-on veiller à ce que l’Esplanade
n’apparaisse pas trop comme un passage obligé (bien que dans le monde beaucoup
de gares et de stations de métro débouchent sur une galerie) ?
La distance entre la gare des TEC et celle de la SNCB est un grand problème.
La distance entre la gare des TEC et celle de la SNCB est un grand problème.
|5| Parkings de LLN : mutualisation
Les reproches les
plus constants que les visiteurs adressent à LLN c’est le prix des parkings. Sur le site internet de l’Esplanade c’est le
défaut que dénoncent pas mal d’intervenants. Le weekend et le soir on voit des
hectares de parkings vides, et inaccessibles à ceux qui n’ont pas la carte d’accès.
On sait que les
parkings du centre-ville ont été repris par une société car ce n’était pas le
rôle d’une université de s’occuper du désenfumage. L’Esplanade ne peut-elle pas
mettre son poids dans la recherche d’une mutualisation
de tous les parkings (Gespark, UCL, Ville, SNCB, promoteurs…) avec des tarifs
gérés selon les utilisateurs et les minutes passées (pas des tranches d’une
heure) ?
Du travail pour les avocats pour remettre les contrats sur le métier, pour
le bien de tous.
|6| Traverse de l’Échange
Avant que la
stratégie Oui/Non ne déborde le débat, la question de la Traversée de la vallée
restait discutée. Si l’Esplanade réalise son extension, on craint que les
passages entre rive droite et rive gauche de la Malaise ne soient
difficiles. Comment faire avancer la chose ? Heures d’ouverture ?
|7| Une infrastructure ça dure bien 50 ans
donc Klépierre doit démontrer que les changements d’affectation sont techniquement
possibles.
On sait bien que
l’achèvement de la dalle de LLN est une décision d’infrastructure sur un long
terme. C’est pour au moins 50 ans. Klépierre ne sera plus là, il est de passage comme Wilhelm & Co l’a
été. Qu’y aura-t-il dans 50 ans ? Des ateliers ? Un centre de
santé ? Une faculté ? On demande donc que l’extension soit la plus convertible possible.
Après tout, si on
regarde cette infrastructure, ce sont des
espaces, des volumes, soutenus par des colonnes, avec des cheminements, des
accès… Et comme atouts essentiels : d’être au centre d’une ville et couvert.
Avec la météo que
l’on nous prédit on a intérêt à bénéficier pour l’avenir d’espaces
couverts : à l’abri du trop chaud, du trop froid, de la pluie, du vent…
Des lieux de vie et de rencontres abrités. Il faut donc que l’infrastructure se
prête à des modifications d’utilisation dans les prochaines décennies. Pour
être réalistes il faut penser que les fonctions actuelles seront dominantes
pendant 10 ou 20 ans.
Mais de nouvelles
fonctions et services peuvent s’intercaler
comme on le voit déjà.
Penser que
l’Esplanade est avant tout une rue
couverte, pas très différente de la rue Charlemagne.
|8| Choix des enseignes pas dangereuses, et
pourquoi pas porteuses ?
On demande aussi
que les nouvelles enseignes à venir ne soient pas mortellement dangereuses pour
les commerces existants. En sachant que la concurrence est la règle de base du
commerce.
Quelques
commerçants déjà établis craignent que certains nouveaux ne diminuent leur chiffre d‘affaires.
Jusqu’ici l’arrivée de la galerie commerciale aurait plutôt profité à presque tout
le monde. Mais il faut apaiser les craintes pour l’avenir et que l’on puisse
réagir à l’annonce de l’arrivée d’un gros concurrent.
Prenons de la hauteur. Au cours de l’histoire
de Louvain-la-Neuve on s’est rendu compte que l’équilibre économique de la cité
ne pouvait pas être lourdement à charge des pouvoirs publics et que le commerce
régional était indispensable pour assurer le surcoût du logement, de la
culture, de l’environnement... Le soutien à de petites initiatives venant du
milieu a connu d’excellents résultats (la florissante coopérative CIACO) mais
aussi des parcours difficiles comme celui de la CIDEC.
L’UCL s’est vue contrainte de recourir à des groupes financiers capables de
réussir des constructions rentables mais en même temps des dépenses
d’urbanisme.
Un des fragilités de LLN est que beaucoup de
choses reposent sur quelques groupes : Wilhelm & Co, Klépierre,
Eckelmans, John Martin, et bien sûr l’INESU de l’UCL.
Première conséquence : plusieurs
bâtiments massifs en centre-ville.
On peut dire qu’on savait qu’on construisait une ville et pas un village. On
peut tout de même être gêné par l’aspect titanesque, géant, « pharaonique »
(mais l’Égypte a des pyramides et des mastabas). La concentration voulue dans
les centres-villes est parfois limite.
Deuxième conséquence, plus lourde : la sélection des commerces et services se
fait sur base d’un duopole
plus quelques outsiders. Klépierre (son prédécesseur et ses successeurs) et Inesu. L’extension de L'esplanade ne changerait pas qualitativement mais seulement quantitativement
ce contrôle. Il est très difficile d’ouvrir à LLN un commerce qui n’ait pas
l’assentiment d’un de ces deux acteurs.
Comme ailleurs dans le monde, on sait que les
choix ne sont pas faits uniquement sur une base de rentabilité financière. Tout
pouvoir est sensible à son image de marque.
Comment faire évoluer la situation ? Un
courrier de Dominique Costermans de mars 2017 fait des propositions éthiques.
Elle écrit :
LLN a besoin d'un certain niveau de chalandise (et d'une chalandise qui
a du pouvoir d'achat) pour survivre en tant que petite ville. Sa population n'y
suffira pas. Mais pas à n'importe quel prix éthique. Et plutôt que de renvoyer
ces commerces en bordure de la Nationale 4, utilisons les leviers de
pression éthique qui existent : " (...) conditionner l’accord sur une
extension commerciale à une charte éthique (...) / mettre en place une
commission (d'éthique)
(...) / y joindre des initiatives progressives qui favorisent le passage d’une économie linéaire (...) vers une économie circulaire (...) etc."
(...) / y joindre des initiatives progressives qui favorisent le passage d’une économie linéaire (...) vers une économie circulaire (...) etc."
LLN qui est depuis trente ans et plus un incroyable (et très agaçant)
laboratoire de démocratie participative : l'extension représente une incroyable
opportunité de continuer à construire ensemble un projet commun.
Comment mettre en place un groupe qui
préparerait une charte éthique pouvant peser moralement mais efficacement sur
les choix et les bases de fonctionnement de nouveaux commerces dans toute la
ville ? Pas une liste noire bien sûr mais un outil permettant de progresser vers une économie innovante
et plus éthique. Des firmes amélioreraient leur image de marque en entrant
davantage en harmonie avec des projets de ville. Il faudra aussi rechercher la
complémentarité avec la rénovation et la redynamisation du quartier historique Galilée-Wallons pour que l’ensemble de la ville
apparaisse plus propre, plus accueillant.
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