mardi 31 janvier 2017

Esplanade Louvain-la-Neuve, je fais le point sur ma position


ESPLANADE,
JE FAIS LE POINT SUR MA POSITION


 2102 vues au 1er septembre 2017 à 10h

Une position "pragmatique" tenant compte de l'histoire de LLN
Version 6 février 2017. 9h15
Plus de 2040 lecteurs de l'article sur ce blog le 5 juin à 14h.
Relu le 5 juin 2017. Légères retouches.
Des centaines de réactions  par Facebook, Twitter et Mails. N'hésitez à pas à communiquer la référence :
http://louvainlaneuvesonesplanade.blogspot.be/2017/01/esplanade-louvain-la-neuve-je-fais-le.html 


Je publie les courriers et je dialogue avec ceux qui font des commentaires.

Note : ce texte est rédigé sous ma seule responsabilité d’écrivain, en tant que mémorialiste et chroniqueur de LLN. Donc pas comme membre de l’Association des Habitants ni ancien de l’UCL. J’essaie de comprendre comment on en est arrivé à une telle controverse autour de l’extension de l’Esplanade et comment on peut circonscrire les enjeux. Mes souvenirs commencent à la fin des années 60 lorsque j’avais résolu d’habiter LLN, pour y donner des cours en licence biologie, développer mon association le Centre Galilée et habiter une maison communautaire intergénérationnelle, le CRU, Centre Religieux Universitaire, dès aout 1972.
Le mot clé est la Dalle. On présente souvent Louvain-la-Neuve comme une ville construite sur le plateau de Lauzelle. En réalité sa caractéristique est de s’allonger sur le thalweg de la vallée de la Malaise et sur ses flancs ornés de petits promontoires et vallons. Sa construction a bien commencé sur le plateau à l'Est par le cyclotron et de nombreux bâtiments des facultés scientifiques mais la plupart des fonctions urbaines se situaient sur l’axe de la rue des Wallons à forte pente.
Quand Manu Lousberg et moi avons initié le Conseil des Résidents (future Association des Habitants) à l’automne 1971, la plupart des grandes options étaient prises. Lors des mois qui ont précédé la rentrée d’octobre 1972, elles ont été communiquées loyalement, le plus souvent par Jean-Marie Lechat. Le seul grand projet auquel les futurs habitants se sont opposés fut celui d’une grande crèche, appelée par dérision crèche mammouth. Pour assurer l’autonomie des résidents-usager-acteurs (les habitants au sens large) par rapport à la commune et l’UCL, Manu Lousberg et moi avons pris l’initiative de créer un Conseil des Résidents. Depuis plus de 45 ans des habitants accompagnent un projet de ville.
On a considéré comme nécessaire l’option d’une grande dalle de béton au centre-ville. Pour éviter que pour traverser LLN d’Est en Ouest, on ne doive descendre de 151 mètres à 97 mètres environ et remonter vers Blocry jusqu’à 130 mètres environ, soit 80 mètres de dénivelé en tout. Si on considère des étages entre 2,70 et 3 mètres de haut, un aller-retour correspond à un immeuble impressionnant. D’autre part organiser des parkings uniquement en surface aurait consommé un nombre d’hectares considérable.
La plupart des premiers habitants ont entériné le choix d’une dalle couvrant une bonne partie de la vallée. D’autres « villes à dalle » se sont construites dans les années 70, particulièrement en France. Chercher « urbanisme sur dalle » sur Google. C’était un choix extrêmement risqué et 40 ans plus tard beaucoup de ces sites restent inachevés. J’invite à chercher sur Internet le « germe de ville nouvelle » de Val-de-Reuil dans l’Eure. Beaucoup de comparaisons possibles avec LLN mais sur 26 km2 au lieu de 10 km2 pour LLN. La réussite de LLN reste exceptionnelle. 
L’autre choix initial fut celui des transports en commun. À la fin des années 60, alors que nous étions encore à Leuven, on nous avait parlé d’un métro qui serait parti de la gare d’Ottignies et serait arrivé au Cyclotron avec escale à Blocry (il resterait sous la Place Galilée un bout de tunnel dans lequel on a joué jadis au ping-pong, à confirmer). Mais l’UCL réussit à convaincre Jos Chabert, ministre des communications, que LLN compterait 50.000 habitants et que cela valait bien une ligne nouvelle et une gare dédiée. La gare fut inaugurée rapidement sous le patronage de Paul Delvaux. 

De plus une ligne de bus assurait le transport triangulaire avec Wavre et Ottignies-Centre, avec un arrêt important juste à côté de la Place Galilée. À l’heure actuelle les transports en commun entre rive droite et rive gauche manquent cruellement à LLN. Pour les personnes à mobilité réduite c’est une atteinte importante au projet de ville.
Une dalle, une gare. Mais comment assurer le développement de la vie extra-universitaire ? Après le début exaltant des années 70, on eut l’impression que l’expansion s’arrêtait. LLN était-elle en panne ou au ralenti pour des années ? Comme on avait construit Biéreau puis Hocaille, la liaison entre les deux quartiers était ténue. La dalle c’était essentiellement la Grand-Rue (dont le premier nom était Rue des Monnaies mais Woitrin avait estimé que cela évoquait trop les banques) et de l’autre côté une frêle passerelle qui dans LLN actuel serait passée derrière le Musée Hergé vers l’École Normale ENCBW.
Comment lancer le commerce ? Laisser agir la spontanéité ? En 1972, en dehors des banques, de la pharmacie, du restaurant italien, de la Superette, du café Mitcho (ah ! les filles du Mitcho !), d’un kiosque à journaux… le premier commerce spontané fut un petit tabac-cigares abrité dans l’îlot Maison des Sciences, face au Point-Culture actuel. Mais pas de boulangerie, de boucherie, … Les cercles et associations parèrent aux urgences. Le CI (Cercle Industriel pour ingénieurs) vendit des casseroles. Dès Leuven, le Cercle de Chimie assurait la vente de modèles moléculaires. Pour compléter ses conférences et débats, et faute de librairie à LLN, le Centre Galilée commença à vendre des livres et plus tard les premiers ordinateurs (que l'on considérait comme du matériel pédagogique). On vendit des centaines de Commodore 64, puis des Apple II, enfin des Macintosh. 

Un groupe d’habitants et d’étudiants lança la CIDEC, un commerce alimentaire soutenu par le bénévolat et des aides. Le Centre Galilée prêtait sa fourgonnette pour le marché matinal. La CIDEC bénéficiait de permanents dévoués et persévérants mais s’est terminée par une franchise dans un réseau de magasins « capitalistes ». Cette expérience doit rendre prudent sur des initiatives commerçantes militantes. De son côté la CIACO est une institution solide depuis plus de 40 ans grâce à sa direction professionnelle, sa large assemblée générale et une très bonne relation avec l'UCL et certains cercles étudiants.
Les premières années, les gens de Louvain-la-Neuve faisaient l’essentiel de leurs courses à Wavre. La Superette (il me semble qu'on prononçait erette et pas érette) devait procurer les produits de première nécessité. L'Économie Populaire de Ciney (Epece) avait fait un choix volontariste et dangereux. Au départ la caissière se trouvait au fond du magasin. C'était un self, on était invité à se servir. Beaucoup d'étudiants (peut-être d'autres) se servaient sans payer. L'encaissement fut déplacé à la sortie comme dans la plupart des supermarchés actuels. Des étudiants entassaient des dizaines de bouteilles d'alcool et passaient en force devait la caissière qui ne pouvait pas les poursuivre dans les rues sans abandonner le magasin.

Pas mal de vols aussi au magasin de journaux. Après un vol, les responsables régionaux organisaient l'inventaire pour une déclaration de vol "optimisée".
L'arrivée du marché sur la Place Galilée fut une étape importante. Il fallait soutenir les échoppes par des blocs de bois sur la pente en pavés blancs. Et apporter du café à la fleuriste flamande pour qu'elle revienne la semaine suivante. La plus fidèle d'entre les fidèles ne fut-elle pas la Poissonnerie de Nieuport, toujours présente à LLN (maintenant sur la Grand-Place)? L'air du large.

Comment susciter un noyau commercial avec une certaine cohérence ?
Tout de même avec l’ouverture de la Place des Wallons il y eut de courageux explorateurs. Le plus inattendu fut Claude Moreau venu en visite à LLN, et s’étonnant qu’il n’y eût point de teinturerie, créa le célèbre "Sec Shop". Il a présidé l’Association des Commerçants et suscita avec elle un salon sur les technologies douces avec le soutien de Julos Beaucarne, à l'emplacement de l’actuelle galerie Saint-Hubert.
Comment finir la Dalle ? Attendre les initiatives une à une ?
Les choses se sont accélérées lorsque s’est répandue la rumeur autour du projet d’un grand centre commercial extramuros, entre la Nationale 4 et l’autoroute. Ce qui aurait impliqué que les habitants de LLN doivent prendre une voiture pour faire des courses essentielles.
Jean-Marie Lechat a bien décrit comment cette menace avait déclenché un projet important englobant un complexe de cinémas, une large rue commerçante et un centre commercial couvert à côté de la gare. Lors d’une réception à l’Aula Magna j’ai eu l’occasion de parler assez longuement avec Monsieur Wilhelm sur la façon dont il avait rassemblé l’argent du projet. Je retiens l’anecdote d’un petit monsieur assez inconnu qu’il avait reçu à LLN sans savoir exactement qui il était, et qui avait préféré manger avec les étudiants plutôt que dans un bon restaurant. Au nom de banques allemandes il amenait une somme énorme pour le « tour de table » financier de l'Esplanade (version Wilhelm @ Co).
L’Esplanade s’est donc construite et ce malgré une opposition qui avait déjà divisé l’Association des Habitants. C’est un des centres commerciaux les plus prometteurs de Belgique.
Une controverse demeure. Son implantation a-t-elle favorisé ou détruit le petit commerce ? Il me semble qu’on devrait répondre un jour scientifiquement à cette question. Mon sentiment, et celui de beaucoup de gens que j’ai interrogés est que l’Esplanade a amené à LLN des visiteurs nouveaux. Ils ont élargi la représentation extérieure de la ville qui avant cela était vue comme une « ville estudiantine ». Ils ont participé à la vie culturelle, sont entrés dans des magasins hors-Esplanade, amené une vie continue dans une ville désertée pendant les vacances. En dehors du textile et de la librairie je n’ai pas trouvé de "petits commerces" que l’Esplanade ait désavantagés. La question reste ouverte.
Il n'y a jamais de commerce longtemps vide au Centre-Ville mais tout de même une notable rotation. Pour les commerces et services de la rue des Wallons la désaffection a son origine propre : l’abandon par l’UCL de fonctions urbaines dans le quartier historique. Le haut de la rue des Wallons est sinistre. On a quelques HORECA ouverts 180 jours par an ou seulement de midi à quatorze heures. C’est un travail spécifique de redynamiser cet axe qui va des Halles au futur Musée L. En prévision de l'ouverture du Musée toutes les composantes de LLN s'attellent à redonner une âme au quartier historique.

Le succès de l’Esplanade a encouragé le passage à la phase 2 qui devait couvrir les rails de la gare et éviter que cela ne devienne une friche (depuis des années la partie souterraine de la gare est particulièrement désolante). Les promoteurs (Klépierre pour l’instant mais le propriétaire peut changer dans les décennies qui viennent) ont marqué leur accord à condition de pouvoir développer leur extension vers l’Est en direction de la Nationale 4 jusqu'à la pompe Total.
Pour beaucoup c’est un deal équilibré. Il n’y a pas de projet alternatif. On n’imagine pas de rassembler des capitaux par crowdfunding pour couvrir la gare. Et demander cela à la SNCB alors que l’on apprend qu’il faudrait, en Belgique, entre 800 millions et un milliard, pour achever le RER est complètement irréaliste.
Comme pour la première phase de l’Esplanade, une opposition s’est développée. Elle met en lumière les injustices dans le commerce international du textile et le système financier des centres commerciaux dont celui de Klépierre. Des recherches sur Internet et les exposés faits aux habitants confirment l’organisation financière de cette société. Il est fort possible qu’une fois la construction achevée Klépierre revende le tout assez rapidement. Utile à savoir.
La procédure à laquelle la législation soumet les promoteurs permet de bien considérer tous les aspects de l’opération. J’ai eu l’occasion de suivre 3 fois les exposés des gens de chez Klépierre. Une fois avec Inter-environnement Wallonie, une fois au local de l’AH et au mois d’octobre lors de l’exposé légal au forum communal. J’ai admiré la qualité du travail technique y compris celui des sous-traitants. Un des présentateurs m’a paru plus faible lorsqu’on a essayé de lui faire comprendre la spécificité de l’animation à LLN. À plusieurs reprises Klépierre a entendu les remarques des habitants et modifié des projets sur les façades, particulièrement du côté Hennuyers.
Chacun de nous a eu l’occasion en octobre-novembre 2016 d’envoyer officiellement ses questions au promoteur et à la ville de LLN.
La question n’est donc pas de savoir si l’on souhaite un développement du centre commercial mais de faire interrompre (ou ralentir considérablement) un processus en cours en toute légalité.
Je ne suis pas un bon client de l’Esplanade. J’ai acheté une fois des grandes épingles de sûreté chez Veritas, un cadeau de baptême chez Carré blanc, des ustensiles chez Blokker, des journaux et des revues, des élastiques chez Hema…
Et pour l’étage supérieur je m’amuse de ces addictions aux vêtements et accessoires de mode. Mais une grand-mère me dit qu’elle va de temps en temps pour offrir un vêtement à sa petite-fille, et les deux commères poursuivent leur escapade attablées dans un petit resto. Un des patrons du centre commercial parle de clients qui achètent pour exister. C'est troublant mais cela correspond sans doute à une réalité. Les achats textiles ne correspondent pas à une nécessité de se couvrir, par pudeur ou pour préserver du froid. On achète plus pour être "bien dans sa peau" que pour se faire remarquer.
C'est une activité ludique. On fait une excursion à l'Esplanade comme on en fait à Maredsous. Les déplacements d'une trentaine de km correspondent à des pratiques anciennes. Dans ma jeunesse bruxelloise je me souviens que les gens se payaient une fois par an (souvent en vicinal) des visites à Hal, Leuven, Malines, Ninove... pour acheter meubles, jouets, costumes, souliers... Aujourd'hui on appelle cela des zones de chalandise.
Ces comportements ne correspondent pas à mes souhaits mais je respecte les souhaits des autres.

La consultation.
Quel sens a une consultation sur ce sujet ? Qui pourrait participer à la consultation ? Quel rôle pourraient jouer les habitants ? La base du travail de l’Association des Habitants est de faire entendre la voix de tous les usagers.
Y compris :
Les dizaines de personnes qui travaillent à l’Esplanade.
Les personnes âgées qui sont venues s’établir à LLN parce qu’ils trouvent sur place : des conférences, des cinémas, du théâtre… et des commerces y compris le grand choix dans le domaine du textile.
Ceux vont se promener ou s’asseoir à l’Esplanade quand il fait trop chaud ou trop froid ou trop mouillé, les espaces couverts sont appréciés à LLN…
À l’été dernier les réticences par rapport au système capitaliste ont été spectaculairement mises en évidence dans un cortège funèbre. L’AH a appuyé cette activité de sensibilisation et j’ai apprécié ce travail.
Une plateforme citoyenne s’est organisée. Dans un souci de démocratie locale elle a promu l’organisation d’une « consultation populaire » conforme à la législation. Dès la lecture du projet j’ai ressenti que c’était un texte inadéquat et je l’ai fait savoir aux promoteurs.
Sur le fond, je trouve que ce type de « consultation populaire » ne fait pas avancer la cause de la démocratie locale. D’abord parce que les votants potentiels (les gens domiciliés dans la commune d’OLLN) ne représentent que peu les usagers de l’Esplanade (Esplanade qui a une fonction économique régionale) ni ceux qui pourraient subir les conséquences de son extension.
Ensuite parce que demander aux gens de répondre par oui ou par non c’est ne pas faire honneur à leur intelligence afin d’apporter des nuances et d’exprimer pourquoi ils optent plutôt pour telle direction. Le but d’une consultation est de fournir au fonctionnaire délégué des avis, des motivations de choix, « à charge et à décharge », pas d’accumuler des signatures.
Enfin parce que je trouve la question mal rédigée. Le « souhaitez-vous » favorise des réponses négatives. Pour recueillir des demandes et pas des états d'âme la question à poser serait du style « vous opposez-vous ? » L’extension de l’Esplanade suit un processus légal. Il faut des motifs graves pour s’y opposer. Sur un site universitaire on aurait pu faire appel à un spécialiste pour la rédaction de la question.
Je ne peux que regretter l’expression : « En tant qu'habitant·e ou étudiant·e domicilié·e à Ottignies-Louvain-la-Neuve ». Les fondements de l’Association des Habitants considèrent que les étudiantes et les étudiants sont des résidents avec les mêmes droits que les autres. On peut imaginer que certaines consultations recueillent les avis de tous les usagers : ceux qui logent, qui travaillent, qui étudient. Si on trouve dans l’avenir une bonne façon de les associer à certaines décisions ce serait un grand pas dans la démocratie locale. Sur quelques questions il serait utile de pouvoir interroger spécifiquement les étudiants du supérieur (UCL sans oublier les Hautes Écoles), ainsi que les jeunes adultes au travail même s’ils ne sont pas domiciliés à Ottignies-Louvain-la-Neuve.
Le formulaire est accompagné de recommandations. 

Voici quelques questions à se poser avant le jour du scrutin : 

   L'extension de l'Esplanade va-t-elle :
(1) répondre à vos besoins essentiels comme habitante de OLLN ?
(2) favoriser le commerce local d'OLLN et de ses environs ?
(3) augmenter le trafic automobile ?
(4) affecter la qualité de l'air ?
(5) réduire le parking sauvage ?
(6) créer de nouveaux emplois ?
(7) faire augmenter les loyers à OLLN ?
(8) favoriser l'accès au logement ?
(9) contribuer à la dignité des travailleurs du sud ?
(10) coller à l'image humaniste de l'Université ?

Cela m'a crispé de voir ce texte. On organise un questionnaire oui/non et on l'accompagne d'arguments seulement à charge. Dont certains qui laissent perplexes : l'extension de l'Esplanade va-t-elle favoriser l'accès au logement ?

Subsidiairement, étant présent à LLN depuis 45 ans, comme habitant et travailleur (y compris dans une coopérative) je ne me retrouve pas dans le paragraphe appelant à une croisade. « Les enjeux sont criants. L’extension de l’Esplanade (20.000 m² de superficie commerciale nette en plus des 30.000 m² actuels) aura des répercussions inévitables sur la vie des habitants, des petits commerçants locaux, sur la mobilité et sur l’image de la ville universitaire. Les communes environnantes, comme Wavre, en subiront l'impact. » 
L’augmentation de surface ne fait pas peur. Depuis longtemps, lorsque la météo est rude, les voisins sont à la recherche d’espaces couverts et spacieux. Beaucoup de visiteurs de l'Esplanade trouvent que la surface actuelle est insuffisante et demandent plus de variété.

Quant à la crainte pour Wavre je ne m’y associe pas. Faut-il rappeler l’histoire ? Wavre a refusé d’accueillir l’UCL dans les années 60. On a dû se rabattre sur Ottignies plus éloigné de Bruxelles et de Louvain. Quand on revoit les films de 1970 (je viens de les revoir, ils sont disponibles sur « Sonuma »), certains commerçants d’Ottignies espéraient des retombées. Il n’en a rien été (sans doute à cause de l'étroitesse de la Chaussée de la Croix). À part pour le pain (et les pistolets du dimanche) c’est Wavre qui était le lieu des courses hebdomadaires, du GB Carrefour, des restaurants, des pleins de réservoir, … Et récemment on voit dans la campagne un Decathlon accessible essentiellement en voiture. Dans le jeu politique Wavre est devenue capitale du Brabant Wallon. Wavre a bénéficié bien plus qu’Ottignies Centre de l’arrivée de l’Université y compris pour le boum immobilier qui s’est répandu dans la région.
Je souhaite une complémentarité plus active entre LLN et Wavre. Le développement d’un « hall culturel polyvalent » montre que Wavre devient un concurrent et un complément sur ce marché. L’extension de l’Esplanade n’est pas vraiment une menace. Elle reste un développement raisonnable.

Que faire aujourd’hui ?
Le processus suit son cours. Après une instructive soirée, chacun a pu envoyer des réactions pour l’étude d’incidence, à l’urbanisme de la commune de LLN et à la société Coimbra domiciliée sur la Place de l’Accueil.
Il est obligatoire que les constructeurs répondent à toutes les questions posées. Le fonctionnaire délégué de la Région Wallonne prendra le relais du dossier et sera responsable de la décision.
Consulter la population.
Deux projets actuellement. L’un à l’initiative de la Plateforme citoyenne et de divers groupes. Il veut répondre à la procédure officielle de « Consultation populaire ». Réponse par oui ou non. Pour que la Consultation ait lieu faut d’abord recueillir un grand nombre de signatures de personnes domiciliées à OLLN.
Un autre projet a été décidé à l’unanimité par le Conseil communal. Il a pris le nom de « Consultation de la population » ce qui laisse plus de liberté dans l’organisation. Cette consultation voudrait explorer les motivations pour qu’elles puissent aider la décision du fonctionnaire délégué.
Les résultats des deux types de consultation ne sont que des avis mais leur publication pourra donner une idée de l’acceptation collective ou non de l’extension.
L’enjeu est de faciliter ou de compliquer l’extension de l’Esplanade. Éventuellement de mettre à jour des arguments lourds qui bloqueraient la construction.
Pour ces deux types d’outils de démocratie locale, le choix des termes de la question est un moment décisif. Je suis curieux de voir comment la commune formulera la question.

Devant mes réticences à signer le texte de la Plateforme on m’a plusieurs fois demandé comment je voterais et pourquoi.

Avec le temps j’ai appris à être pragmatique. Voici mes arguments. S’ils sont contestés ils deviendront « à charge ».
Comme je l’annonçais en début de texte, ma motivation de base est l’achèvement de la Dalle. Cela traine depuis 40 ans, cela consomme une énergie mentale folle et il est temps de tourner ses forces vers la redynamisation ou la création des autres quartiers. Si on ne saisit pas cette opportunité on est reparti pour 10 ans ou 20 ans de chantiers incertains.
Un espace couvert.
LLN, « petite Sibérie », connait de grandes variations météo. Un espace couvert est précieux : quand il fait trop chaud, trop froid, trop pluvieux, trop venteux… Un lieu de promenade et de repos. Un vaste abri pour les "réfugiés climatiques". Avec de quoi s'asseoir, marcher, lire, écrire, parler.
Une gare achevée.
Depuis 40 ans on est dans le provisoire et la SNCB n’a pas de ressources pour couvrir les voies. Un deal intéressant est proposé : couvrir la gare et améliorer ses accès en échange de l’ouverture d’un espace commercial en direction de la Nationale 4. La possibilité de réussir quand même l’essentiel du projet RER.
Dans cette optique la gare d’Ottignies et de celle de Louvain-la-Neuve sont solidaires.
Un volume polyvalent, une coquille.
Actuellement le projet est considéré comme piloté par Klépierre. Avec une grande place au textile. Le feu vert qui serait donné à l’extension porte au moins sur 30 ou 40 ans. Ce bâtiment est assez modulaire. Possibilité de gérer un espace particulier de type Halles ou autre est ouverte. Possibilité de reconversion complète dans quelques décennies.
Espace de rencontre
On court le risque de voir se développer dans le monde le commerce par correspondance (Amazon et les autres). Chacun chez soi. L’Esplanade croit dans le maintien de son modèle classique. Sans doute aussi des formules mixtes : essais à l’Esplanade et fournitures par poste et autres transporteurs. À l'arrivée : retouches de vêtements, aide à la mise en service...
De l’animation 52 semaines par an.
LLN risque toujours d’accentuer son côté campus. Dans les journaux on parle régulièrement de « ville estudiantine ». Les étudiants ne sont présents que 180 jours par an. L’Esplanade reste un garant d’une ville animée toute l’année. Mais ce pourrait être aussi d’autres lieux. Mon asbl, le Centre Galilée (créé à Leuven dès 1966) a maintenu des activités 52 semaines par an. Le temps d’un bail de 9 ans. Avec des vitrines non masquées. Tout ce qu’il y avait à l’intérieur on le voyait en vitrine.
Le travail des constructeurs
Respect d’un travail d’urbanistes et d’architectes. Aussi le temps énorme consacré par les professionnels de la Commune et de l’UCL.
Les rentrées financières de la commune
Ville très chère à construire mais aussi très chère à entretenir. Beaucoup de fonctions culturelles, éducatives ne correspondent pas à des rentrées financières dans le budget de la commune. Le commerce est une des façons de compenser.
Promesse de l’UCL propriétaire
Je prends en compte comme légitime le communiqué du rectorat par Marc Francaux sur l’extension.
“C’est une volonté depuis le début. Dès la première phase, avant même qu’il n’y ait la première pierre dans la rue Charlemagne et dans le centre commercial, il y avait une promesse entre l’UCL et Klépierre pour une seconde phase. Nos prédécesseurs ont fait une promesse donc nous la tenons.”
Évidemment je suis toujours étonné que 45 ans après le début de LLN l’UCL garde une telle tutelle sur une ville mais il est vrai que l'équilibre financier de la ville est toujours précaire.

L’après feu vert pour l’extension
Klépierre cherchera certainement à remercier les habitants pour leur compréhension ou à consoler les opposants.
Il est toujours difficile de choisir un cadeau. Comme « ami de la famille » je fais quelques suggestions qui devraient s’intégrer facilement dans le projet architectural de base.
Quelques suggestions.
1.     Halles.
Est-il possible d’aménager dans l’extension un espace de type Halles-Marché couvert ? Il y a peu de lieux couverts à LLN. Le mail, promenade publique, joue actuellement un rôle de refuge lors de périodes d’intempéries et de chaleur, particulièrement pour des personnes âgées ou à mobilité réduite. On ne voit pas qui pourrait développer ce type d’espace dans les années qui viennent (certainement pas la Ville ni l’UCL) sans le lier à de la rentabilité financière. Ces Halles ne pourraient-elles pas accueillir des fonctions complémentaires : commerces et services temporaires, liés par exemple à l’économie du partage, à des productions locales, certains loisirs… ? Je pense que le Professeur Jean Remy a fait des suggestions pour cette option de Halles.
2.     Accueil du Centre-Ville à l’Est
Éviter ce qui pourrait faire croire qu’on arrive dans un grand centre commercial. 

Un projet de boutiques de luxe avec une façade "diamant" a été écarté. L’entrée actuelle côté centre-ville n’est pas racoleuse. Elle serait un peu élargie. Bien. Veiller à ce que dans l’avenir on n’accuse pas LLN d’être « Louvain-l’Esplanade ». Le commerce est une des fonctions essentielles de la ville, pas la plus importante.
3.     Place des guichets SNCB
Veiller aussi pour qu’ils ne paraissent pas intégrés au centre commercial avec un passage obligatoire. Mais je vois que dans le monde beaucoup de stations de métro et des gares débouchent sur des galeries.
4.     Pas de concurrence mortelle avec des petits commerces et services existants.
Dans le choix de nouveaux magasins, prendre en compte le risque de concurrence dommageable.
5.     Ouverture sur le reste de Louvain-la-Neuve
Je propose qu’un coin de l’Esplanade et en particulier les sorties soit consacré à une information sur les activités dans LLN (concerts, débats, Musée L, ...) y compris celles pratiqués dans des commerces originaux non gérés par Klépierre ou ses successeurs. Affichage ? Dépliant ? Brochures ? Vidéos ?
Cette ouverture pourrait se manifester dès maintenant.
6.     Traverse de l’Échange. C’est un passage essentiel entre la rive gauche et la rive droite de Louvain-sur-Malaise. Prendre cela en compte pour les heures d’ouverture.
7.     Accessibilité
Profiter de l’extension pour améliorer l’accessibilité au Centre-Ville. Transports en commun vers les autres quartiers de LLN (Musée L), vers les implantations chinoises. Un jour peut-être à LLN des moyens plus adaptés aux personnes à mobilité réduite.
La grande distance entre les gares des trains et des autobus est assez incompréhensible.
8.     Prix des parkings pour les visiteurs mais aussi pour le personnel des magasins de l'Esplanade.
L’Esplanade dit que les parkings appartiennent à une autre société. L’UCL dit qu’elle n’a plus la main. Renégocier? Racheter le parking ?
Prix des parkings : le point le plus noir dans l’image de l’Esplanade et de LLN. Voir le Facebook de l'Esplanade. Voir le site Combien coûtent 20 minutes ? À chercher sur Internet. http://www.mypark.be/parkings/index/index/parking/grand-place/id/8/option/2

Voilà. Je me suis tellement fait interpeller ce dernier mois sur ma position par rapport à l’Esplanade que j’ai voulu développer ma pensée avec le plus d'objectivité possible.
Pour la Consultation, je me rallie à la proposition du Conseil Communal. Je serai évidemment attentif à la rédaction du texte.
Sur le fond, je ne vois pas d’argument pour m’opposer au processus de construction de l’extension. J’ai essayé d’exprimer quelques arguments qui pourraient étayer un oui ou un non.
Je suis sensible aux animations que la Plateforme a développé contre le commerce international. Si des commerces précis sont mis en cause pour l’origine de leurs produits ou sur le traitement infligé aux personnes, je participerai à des actions à ces sujets (cependant jeter l'opprobre sans preuve vers l'ensemble de l'Esplanade me parait très injuste).
Mais pour le moment je mets l’essentiel de mes forces dans la redynamisation du quartier historique autour de la Place Galilée, et dans l’axe qui mène des Halles au Musée L. si vous voulez participer à ce projet : paulthielen@gmail.com

Je ne vois pas en quoi l’Esplanade jouerait un rôle négatif pour les autres commerces. Au contraire cela attire des passants et donc des clients dans les rues.

Paul Thielen
Texte rédigé le 31 janvier 2017 et très légèrement retouché dans la suite.

Voir aussi si ce n'est fait :

20 commentaires:

  1. Je suis totalement d'accord avec cette argumentation.

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  2. Merci Paul pour cette longue analyse et le rappel historique, fort utile à me yeux, moi qui ne réside à Louvain-la-Neuve que depuis 2007.

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  3. Pour moi, la solution est très claire en cas de consultation. Une seule question, sans questions parasites qui seront toujours discutées, contestées par les uns ou les autres.
    Ensuite, si une majorité se dégage contre le projet, c'est à cette majorité qu'il appartiendra de poser les arguments à soumettre au fonctionnaire-délégué.

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  4. Il me semble que la commune proposera une seule question. Ceux qui le désirent peuvent compléter par des arguments; La question proposée actuellement par la Plateforme me parait inadéquate. Sans doute n'a-t-elle pas été suffisamment travaillée.

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  5. L'analyse est très pertinente. Merci.
    Je ne partage pas certains éléments, notamment (et j'en suis un utilisateur fréquent) le besoin de couvrir les rails de chemin de fer, ni le besoin de plus d'espaces couverts. Mais je respecte les opinions des autres.
    Un élément qui m'anime est le suivant : toute augmentation des surfaces commerciales (surtout si on vise une offre "classique")a tendance à empêcher l'offre alternative, et à augmenter la consommation. Cet argument ne vaudrait rien si le développement de l'Esplanade réduisait l'offre ailleurs, mais ce n'est pas le cas...
    Que le débat ait lieu !

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  6. Oui, Hadelin. Mais je ne vois toujours pas en quoi l'Esplanade est le concurrent de "petits commerces". A part les magasins de seconde main il n'y a pas d'"Alternatives" au commerce textile de l'Esplanade. Pas plus que d'autres commerces si ce n'est ceux du livre. Je travaille sur la relance des activités dans la rue et la place des Wallons, plus la Place Galilée. Je pense surtout à la réussite du Musée L. Il me semble que pour assurer un lien vital entre le centre-ville et le Musée, il faut du passage dont l'essentiel est assuré par les clients de l'Esplanade, particulièrement le samedi. Pendant l'année scolaire plus de 3000 personnes passent par la Place Galilée, la plupart sans s'arrêter et souvent à du 7 km à l'heure.
    Pour le chemin de fer je pense aux utilisateurs potentiels qui ne sont pas actuellement des clients. Il faut une gare plus attractive donc couverte sans passer par l'extérieur des guichets aux quais. Quant aux surfaces couvertes c'est sans doute un désir spécifique des personnes âgées de plus en plus présentes à LLN. Par les grands froids ou les fortes chaleurs je vais régulièrement marcher des centaines de mètres devant les magasins de l'Esplanade. Il n'y aura jamais de budget communal pour payer des espaces couverts, et donc aussi des lieux de rencontres, à notre génération.
    Mais je voudrais que l'Esplanade devrait ne plus avoir comme seul objectif de gagner de l'argent. Pourquoi pas ? Les entreprises capitalistes veulent être valorisées. Mon action est de favoriser directement les "alternatives" Quartier Biéreau par des fléchages, des informations, de la publicité, des activités sans perdre davantage de temps dans le dossier Esplanade.


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  7. Je vous réponds d'abord en ma qualité de co-Président de l'association des commerçants hors esplanade LA DALLE. L'argumentation qui fait que nous sommes unanimement contre le projet est la suivante :

    Face au projet d'extension de l'Esplanade, LA DALLE s'inquiète du déséquilibre qui va s'accentuer entre le vieux Louvain-la-Neuve et une grande Esplanade flambant neuve. Nous ciblons particulièrement l'état du bâti et de son esthétique générale. 

    Demandes

    Meilleure visibilité
    Meilleur bâti
    Projet commercial cohérent invitant les chalands à arpenter les rues des commerces Hors Esplanade
     
    Exemple d'attentes concrètes de la DALLE

    Suppression des arches/galeries inutiles = meilleure visibilité
    Amélioration de la gestion des déchets/quais
    Sablage des façades
    Soutien à des animations dans les rues commerçantes oubliées

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  8. Maintenant pour ma casquette d'habitant convaincu que ce n'est pas un projet adapté à notre ville :

    - Tout d'abord, je suis sidéré par la vitesse à laquelle beaucoup de personnes (aussi à mon grand regret, chez Ecolo, au PS et au cdH) font fi des questions de fond relatives à la finalité même d'un lieu comme celui là. Et l'éthique là dedans ? L'environnement ? La Solidarité ? L'Humanisme ? N'est-ce pas là vos valeurs de base ?
    - La grande majorité des militants contre l'extension ne mettent pas en question l'esplanade actuelle ce n'est pas le propos. Je m'amuse de lire ça et là que les personnes plutôt favorables à l'extension ne sont comme par hasard "pas clients de l'Esplanade". Pourquoi s'affirment-ils pour son extension si elle ne répond pas à leurs besoins alors ?
    - Il s'agit d'une véritable pompe de l'argent local à 3 niveaux : les coûts de production, le bénéfice des enseignes commerciales, le bénéfice du centre commercial lui-même (et souvent en rusant pour payer un minimum d'impôts bien entendu). La région est bien perdante dans cette histoire.
    - Est-ce que par hasard les gens vont dépenser plus créant alors de nouveaux emplois ? Non, leur portefeuille n'étant pas extensible, ils vont simplement déplacer leurs achats. Qu'on arrête de prétendre donc le contraire : cela se fait FORCEMENT au dépend de quelqu'un ! Au dépend d'un commerce (ou d'un autre centre commercial) un peu plus loin : à Wavre, Nivelles, à Woluwe ou à Charleroi...
    - En fait en fermant les yeux et en y réfléchissant, le concept même de ce genre de projet est celui de faire payer le développement de notre ville aux habitants des villes d'à côté en particulier sur le dos de leurs commerces (et centre commerciaux) tout cela grâce à Klépierre. Une très belle solidarité régionale en somme !
    - Tout cela pour avoir cette satanée dalle, si importante aux yeux de certains qui va en plus nécessiter une sacrée dose de béton. On pourrait faire une couverture bien plus légère et plus esthétique en textile par exemple. Et encore, SI cela s'avérait nécessaire : Je vous invite à faire une enquête sur la question, vous serez étonnés des réponses des usagers du train...
    - Enfin, votre vision du modèle de ruissellement est dépassée ! Il ne faut pas continuer à construire le plus grand centre commercial pour soi-disant irriguer les petits commerces autour, ce n'est plus cela la bonne approche commerciale ! Nous voulons une pression sur nos immobilières pour rénover leurs anciens bâtiments afin que les petits commerces remarquables par leur originalité, leur proximité ou leur éthique deviennent eux-mêmes l'attrait pour la ville. Et il y a bien des commerces dans des domaines variés qui y arrivent : Le cha-hu-thé, le Cormoran, le Trusquin, Altérez-Vous et bien d'autres (comme Farm, et peut-être Agricovert prochainement...). C'est cela qu'il faut soutenir ! Par exemple, il faut faciliter les procédures locales pour que ces commerces puissent plus facilement mettre des enseignes et se faire connaître à l'extérieur. Mettre une enseigne est probablement une des opérations la plus compliquée du monde (et je pèse mes mots) à LLN du fait d'un double urbanisme Ville et UCL.

    Allez pour finir une petite citation de Pierre Rabhi : Que cherchons-nous à défendre en maintenant notre modèle actuel ?

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  9. Oui, Patrick, je soutiens tout ce qu'il y a de positif dans tes interventions. Ceux qui me connaissent bien savent que depuis le début de LLN, en 1972, je fais la promotion du petit commerce. Depuis le début je me moque de ces passages pseudo-couverts d’où l’on sort trempés. J'ai dirigé un centre informatique qui pendant 9 ans (le temps d'un bail) a animé la Place Galilée et introduit les technologies nouvelles auprès du public de LLN et du milieu éducatif et associatif francophone. Et j'ai été élu au CA sur base d'un programme où le renouvellement du quartier historique joue un grand rôle en développant des pratiques nouvelles. Plutôt que de perdre un temps fou et de se faire des adversaires en attaquant sans cesse l'Esplanade, en s'opposant au Conseil communal, en passant pour des rouspéteurs professionnels, je pense qu'il faut consacrer toutes ses forces à développer de nouveaux projets. Consacrer l'argent des tracts à faire de la promotion des commerces existants et de ceux qui viennent avec des projets. Pragmatiquement je défends l'achèvement du projet Esplanade. Parce que l'Esplanade a permis de faire de LLN une ville ouverte (pas un campus), qu'elle a amené des clients aussi aux petits commerces. Achever la dalle est un objectif permanent de beaucoup de pionniers de Louvain-la-Neuve. En échange d'une gare de chemin de fer, il y a une extension pas déraisonnable. Moi je veux que l'on mette un point final à la phase de fondation de LLN. Dans quelques années cet espace couvert peut se reconvertir dans des tas de directions. J'invite à se rassembler vers la redynamisation des quartiers anciens et particulièrement de l'axe Wallons-Galilée-Musée L et des bâtiments proches.

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  10. Je relaie évidemment via tous mes canaux les demandes sur les enseignes et autres moyens de faire connaitre les initiatives.

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  11. Bonjour Paul,

    Je te remercie pour ce texte. Avant tout parce qu'il fait une part belle à l'histoire du plateau de Lauzelle et qui permet de mieux apprécier le contexte dans lequel se joue aujourd'hui son avenir. Je suis particulièrement touché par le souvenir de Claude Moreau que j'ai connu enfant dans mon quartier natal de La Chasse et que j'ai retrouvé, bien des années plus tard, après le Sec-Shop, dans ses projets de plans d'eau filtrants...

    Pour ma part, il me semble qu'un avenir se doit avant tout d'être désirable. Pour nous et pour les générations futures. A ce titre, je ne puis que regretter que le débat public, deux ans et demi après le permis socio-économique, n'ai pas commencé plus tôt. Sans l'énergie et l'imagination débridée de la plateforme citoyenne, il n'aurait quasiment pas eu lieu, si ce n'est dans les formes arides et finalement fort excluantes d'une enquête publique.

    Deuxièmement, ce débat manque de radicalité A la fois de la part de l'Université (qui me semble s'éloigner considérablement de ses missions premières en endossant un rôle de spéculateur immobilier) et des partis politiques à la cause. Ce sont au départ de leurs valeurs propres et de leurs projets de société et non de leurs responsabilités de gestionnaires (à mes yeux fort soumis) que ce débat aurait dû être posé.

    Pour le reste, je rejoins en grande partie le propos de Patrick. Il faudra se battre pied à pied, dans le respect des autres. Sans fatalisme.

    Stéphane Vanden Eede

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  12. Bonjour Paul,

    Un des problèmes, à mon avis, est qu'il n'y a effectivement pas d'alternative urbanistique à l'extension. Il n'y à aucune place pour la négociation sauf sur des adaptations cosmétiques. Pour Klépierre, c'est à prendre ou à laisser. Klépierre n'a pas d'autre projet dans ses cartons que ce projet monolithique. Ceux qui voudraient bien un autre type d'extension sont muselés et n'ont d'autre option que de se rallier à l'opposition radicale. Dans le camp UCL et OLLN, c'est la position inverse par crainte du retrait de Klépierre. Et leurs arguments sont lapidaires: "terminer la dalle... la ville... couvrir la gare... (considérée comme un chancre).

    Dans cette polarisation des positions, aucune place pour le comment. Comment faire l'extension mais autrement? Sur ce plan-là, il est clair que l'UCL et OLLN sont démunis face au dictat urbanistique de Klépierre. Et pourtant, il y aurait tant à imaginer, à rêver comme alternatives. C'est le rôle des urbanistes et des architectes d'avoir ces ambitions-là et de rallier les habitants et autres usagers à leurs visions d'une ville désirable. En annexe, un exemple d'alternative: la couverture de la gare avec une rue piétonne centrale reliant le Halles au quartier Courbevoie + la mise en évidence des fonctions publiques (parvis de la gare et Antenne communale) + intermodalité TEC-SNCB en aval de la pompe total + Une certaine mixité des fonctions). Si tu pouvais l'afficher sur ton blog, elle illustre bien ce propos.

    Cordialement,

    Mike

    L'esquisse est d'André Mertens
    L'attachement A Enclos: Designer 4.1 - PLACC11.pdf

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  13. https://drive.google.com/open?id=0BzPOmRBzHRRud2tPUWhnM0pBZHF1V0MzRmxJWkRnQi1paERr

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  14. Je retiens qu'il y eut une rue des Monnaies... prémonition de l'Euro et du Talent ?

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  15. Si vous avez envoyé un commentaire, est-il paru sur cette page ? Sinon envoyez-moi un double sur mon adresse mail. paulthielen@gmail.com

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  16. Une question sur Klépierre. Je rappelle que je ne suis pas un promoteur de l'Esplanade mais j'essaie de la resituer dans l'histoire et de rassembler des arguments "à charge et à décharge".
    Certaines de critiques visent essentiellement la firme Klépierre. C'est le responsable actuel de l'ensemble Esplanade présente et à venir. Fin octobre c'était légalement la firme Coimbra sise Place de l'Accueil. Chacun a pu lui adresser des remarques reçues en même temps par la commune.
    Pour la première phase de l'Esplanade il s'agissait de Wilhelm & Co.
    Plusieurs contradicteurs ont mis en évidence le fonctionnement de Klépierre. Les recherches faites sur Internet, le visionnement de publicités pour le recrutement de magasins, les documents plus officiels sont concordants. Ils coïncident avec les rencontres face à face avec des responsables. J'ai eu l'occasion de telles rencontres à l'initiative d'Inter-environnement Wallonie (avec visite des arrières de la galerie), au local de l'AH et à l'antenne communale. Tout concorde il n'y a pas de grand secret.
    L'organisation régionale des espaces de distribution est en réalité sous la coupe de sociétés particulières. Lors de la visite avec Inter-Environnement Wallonie on a appris que la société responsable venait de changer.
    On est dans un système où tout s'achète, tout se revend. Wilhelm @ Co qui a revendu à Klépierre qui dans quelques années revendra à ...
    C'est l'organisation financière du mode de la distribution. Elle a des aspects inquiétants mais on voit mal comment des coopératives d'usagers pourraient racheter une grande galerie commerciale comme c'est le cas en Suisse ou au Québec.
    Ou alors on remet en cause la structure même des centres commerciaux, inventés par Victor Gruen, premier grand urbaniste de LLN. A la fin de sa vie Gruen prit ses distances avec ce que les centres commerciaux étaient devenus. Mais grâce à Gruen vous pouvez retrouver plus facilement votre voiture dans un parking.
    Klépierre ne sera plus là dans 40 ans. Il ne fait que passer.

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  17. https://www.facebook.com/notes/st%C3%A9phane-sven-vanden-eede/12-arguments-contre-lextension-de-lesplanade-v%C3%A9ronique-rousseaux/10154157390200951

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  18. L' UCL a vendu son âme au diable ...
    Ce n'est plus la période "bénie" Macq-Ringlet
    https://docs.google.com/document/d/1xCMG3aXqPH3N5d7wwt6eQgFXUz1Ety4gcJBKz4pJqZ0/pub

    Thierry Berthet "L'UCL et l'IBW, c'est vraiment l'Etat dans l'Etat." Dans les archives Le Soir (en 2006).
    http://archives.lesoir.be/l-empecheur-de-construire-en-rond_t-20060131-004CRN.html
    11 ans après, cela a-t-il beaucoup changé ?
    J'ai comme un doute...

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  19. Merci à Manu pour avoir exhumé des archives. J'étais à la réunion il y a plus de deux ans avec Mertens à Point-Culture et il faut en reprendre le meilleur. Oui Macq-Ringlet, cela permettait de discerner un projet de ville de la part de l'UCL.
    IBW il faut revoir le rôle des Intercommunales. Tout le monde le sait aujourd'hui. Qui fait quoi ? Qui est payé pour quoi ? Quel projet actuel pour le Brabant Wallon ?
    UCL. Quel est son projet de ville actuel ?

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