En ce jour de G100 les articles se bousculent. Une fois de plus, à cause du climat passionnel, l'auteur a requis l'anonymat. Son nom est connu du gestionnaire du blog.
Consultation extension Esplanade Louvain-la-Neuve
Bref historique des faits
marquants
Le PS
demande une consultation populaire.
ÉCOLO, en
mai 2016, le demande aussi.
Le
Collège réfléchit au meilleur outil de consultation (consultation populaire,
panel citoyen…).
La Plateforme,
en septembre 2016, se pose la question : va-t-elle entamer les démarches pour
organiser une consultation populaire.
En
novembre 2016, le MR demande, en conseil communal, si le collège compte
organiser une consultation populaire. Le Bourgmestre répond qu’une consultation
populaire par oui/non n’aura aucun
impact sur la demande de permis et que le Collège cherche une alternative.
Janvier
2017 : conseil communal décide
d’une consultation de la population : c’est une consultation
populaire sauf dérogations suivantes :
·
Choix
multiple à cocher (autre que oui/non) concernant motivation choix ;
·
Période
de consultation plus large que le seul dimanche matin ;
·
+/-
10 bureaux ;
·
Observateur
possible : Plateforme + Klépierre
La Plateforme
poursuit sa campagne de signatures
Le Comité
de pilotage se met en place
La
Question 1 est acceptée.
La
Plateforme menace de déposer les signatures pour une consultation populaire
décrétale si la question 2 (motivation du choix) demeure.
Le Comité
de pilotage poursuit son travail.
La
Plateforme dépose une demande de consultation
populaire décrétale, en espérant interdire la question 2, au détriment des
heures d’ouverture.
Retrait
du règlement « consultation de la population » au conseil communal du
20 mars.
Poursuite
des travaux du comité de pilotage sur les questions et sur la brochure.
Vote des
questions au conseil communal le 25 avril : Consultation conforme au
décret (rien que des questions oui/non) et consultation seulement le dimanche
matin) avec dérogation :
·
10
bureaux
·
Observateurs
possibles.
Comment comprendre
l’acharnement de la Plateforme
à ne vouloir qu’une seule question ?
l’acharnement de la Plateforme
à ne vouloir qu’une seule question ?
Normalement,
qui peut le plus peut le moins. La question souhaitée par la population est
posée. La 2e question posée n’est en rien contradictoire avec la 1e
question. Pourquoi absolument refuser la 2e question ?
La
réponse n’est pas à chercher dans les arguments avancés récemment (questions
pas claires, pas le temps de répondre…) car la volonté de n’avoir qu’une seule
question et la volonté d’imposer cela est présente depuis le début.
Pour la Plateforme,
la volonté de n’avoir qu’une question sur le principe est purement
stratégique : à partir d’un « non » sur le principe (si le
« non » l’emporte), la Plateforme a dans ses mains la possibilité
d’exiger que chaque intervenant de la demande de permis s’oppose au permis par
principe, et déploie toutes les possibilités pour s’opposer à la construction.
Il y a une crainte que la question 2 puisse servir à améliorer le projet et
ensuite à justifier un « oui » au permis (par exemple :
« les citoyens ont voté majoritairement « non », et
majoritairement parce que les briques étaient bleues, les briques sont
maintenant rouges, on peut donc donner le permis. »)
Comment comprendre
l’acharnement de la Ville
à vouloir une 2e question ?
l’acharnement de la Ville
à vouloir une 2e question ?
La Ville
s’est posé la question suivante : comment faire une consultation populaire
efficace et éthiquement correcte ?
·
Éthiquement
correcte : il est n’est pas acceptable de poser une question de principe
qui en arriverait à retirer un droit individuel. En l’occurrence, on ne peut s’opposer sur le principe de
l’extension de l’Esplanade alors que tous les règlements urbanistiques le permettent
et que tout propriétaire a le droit de réaliser son bien.
·
Efficace :
le fonctionnaire délégué a dit que le nombre
de « oui » ou de « non » concernant l’extension de
l’Esplanade n’aurait aucune influence
sur sa décision d’attribuer le permis ou de le refuser. En effet, ce ne sont
que les arguments qui importent. Dès
lors, la Ville a refusé de faire une consultation pour rien en ne posant qu’une
question « oui/non », car elle anticipait la potentielle future
déception des habitants : « on a voté non, et c’est quand-même
oui ». Elle a adjoint des arguments qu’il fallait cocher.
Y a-t-il eu des rapprochements
de points de vue ?
de points de vue ?
La Plateforme
a entendu l’arguent par rapport au fonctionnaire délégué. Elle aurait pu dès
lors rejoindre la position de la Ville si elle ne s’était pas dit « mais
c’est le ministre qui va attribuer le permis ». En effet, elle s’est dit
que le fonctionnaire délégué prendrait une décision (sur base d’arguments) et
que cette décision serait de toute façon contestée par l’autre partie qui irait
en recours auprès du Ministre. La croyance
de la Plateforme est que le Ministre a, à ce stade, toute latitude politique
pour accorder ou non le permis, et qu’il peut prendre sa décision d’accorder ou
non le permis uniquement en fonction de considérations politiques.
En
croyant cela, la question « oui/non » suffit. La Plateforme peut
admettre que la consultation populaire est « inutile » par rapport au
fonctionnaire délégué, mais elle est utile par rapport au ministre.
Or,
évidement, tel n’est pas le cas. Il est tenu de MOTIVER sa décision, exactement
comme le fonctionnaire délégué est tenu de le faire. Le ministre doit donc
s’appuyer sur des arguments. Il peut
avoir une appréciation différente des arguments que le fonctionnaire délégué (le
fonctionnaire délégué peut estimer que la mobilité ne posera pas de problème,
le ministre peut estimer qu’elle en posera).
Une piste peu souvent évoquée :
le schéma de structure
le schéma de structure
Certains,
dans la Plateforme, savent que le ministre n’a pas toute latitude. Ils savent
notamment n’a pas toute latitude par rapport à la directive
« Services » de 2006.
Dès lors,
ce n’est pas tellement le combat sur les arguments sur le permis
qui est décisif pour remporter la lutte contre l’extension de l’Esplanade.
·
Ils ont
compris qu’il y a un paquet de règlements qui rendent possible cette extension
(plan de secteur, schéma de structure, règlement communal d’urbanisme,
directive « services » et décret correspondant…
·
Ils se
sont demandé quels règlements il faudrait changer pour ne plus rendre possible
cette extension.
·
Ils ont
vu que c’est le schéma de structure qu’il faut changer.
Dès lors,
la Plateforme n’a pas besoin des arguments pour motiver un permis, puisque ce
qu’ils veulent faire, c’est modifier le schéma de structure. À nouveau,
toute question qui s’éloigne du « oui/non » de principe rendra plus
discutable (aux yeux de la Plateforme) leur position « vous devez modifier
le schéma de structure ». En effet, ne poser qu’une seule question « oui/non »
agrège plusieurs motivations (esthétique, commerciale, d’emploi, éthique,
d’aménagement du territoire…) et la Plateforme peut utiliser tous les
« non » dans un but alors que les motivations montreraient que le
moyen qu’ils préconisent d’utiliser n’est en phase qu’avec les motivations
d’une partie des votants.
Les arguments pour ou contre
le changement du schéma de structure
le changement du schéma de structure
Le MR a
demandé en Conseil communal de ne pas voter le schéma de structure pour
attendre le résultat de la consultation populaire. La majorité a répondu que
ceci n’était pas présenté dans les documents soumis à enquête publique et qu’il
faudrait un an pour intégrer la consultation populaire dans un nouveau schéma
de structure. Le schéma de structure
actuel resterait en vigueur, ce qui donnerait au promoteur de l’extension
de l’Esplanade tous les arguments pour construire.
Modifier
le schéma de structure permettrait-il de stopper définitivement l’extension de
l’Esplanade, et à quel coût ?
·
Selon la
Ville, non, cela ne le permettrait pas, car dans le délai d’un an, Klépierre a largement le temps d’introduire son
permis, et la demande doit être instruite en se référant aux documents
réglementaires valables au moment de l’introduction.
·
De plus,
selon la Ville, il y aurait une possibilité et une légitimité à ce que
Klépierre obtienne des dommages et
intérêts pour une extension qui lui a été promise et qui lui serait retirée
en cours de traitement de dossier.
Qu’en dit la Plateforme ?
·
L’intention
exprimée par la Ville de modifier son schéma de structure pourrait donner au
ministre une possibilité de refuser le permis.
·
Selon les
avocats qu’ils ont consultés, il n’y a pas de risque de dommages et intérêts
Une question, deux questions ?
On l’a
vu, poser deux questions n’empêche pas le citoyen de donner son avis.
·
La
deuxième question est une aide à la décision dans le cadre du permis. Dans ce
sens, le citoyen est plus consulté avec deux questions qu’avec une.
·
Par contre
elle est un frein pour la Plateforme à utiliser les résultats de la
consultation comme elle l’entend.
Qui a la
légitimité pour décider de poser une ou deux questions ?
La Plateforme
revendique cette légitimité. « La consultation obtenue par les habitants
portait pourtant sur la seule question de principe : « Souhaitez-vous une
extension de l’Esplanade de Louvain-la-Neuve ? ». « Nous contestons la
légitimité du promoteur à interférer dans le processus de consultation des
habitants. » « Nous voulons croire que si le législateur a institué
une consultation populaire à l’initiative des habitants, c’est pour faire
prévaloir la (ou les) question sur laquelle ces habitants ont marqué leur
accord et ont atteint le quorum requis. Les 3.200 habitants qui ont signé le
document officiel de demande d’une consultation populaire l’ont fait sur base
de la seule question qui y figurait et non pas des 20 questions aujourd’hui
ajoutées. C’est une question de respect de l’expression des habitants ».
À lire ces arguments, la Plateforme se présente comme la seule légitime
propriétaire de la consultation populaire. C’est elle qui dit qui peut parler
et quand.
Il se
fait que c’est le Conseil communal
qui vote les questions, tel que l’a décidé le législateur. Et c’est le Conseil communal qui veille à ce que
chacun puisse avoir la parole.
Le fait
qu’une des parties se présente comme plus légitime que l’autre n’aide pas à
créer un climat de négociation serein.
Le retour
d’une consultation de la population ?
d’une consultation de la population ?
Pour
éviter le manque de temps de consultation, la Plateforme demande d’élargir la
durée d’ouverture des bureaux à une journée complète au lieu de la matinée
prévue.
On en
revient de plus en plus au vote du conseil communal du 17 janvier…
On y
arrivera tout à fait si la Plateforme accepte le principe d’une deuxième
question. Encore faut-il qu’ils soient prêts à abandonner un peu de leur
intérêt.
Qui vivra
verra.
Bonjour
RépondreSupprimerQuelques petites précisions s'imposent....
1. La Plateforme envisageait la consultation depuis bien plus longtemps que septembre 2016 mais elle a préféré en démarrer la mise en oeuvre après la parade (fin juin). Notamment parce que, une fois de plus, aucun dialogue avec la commune ou l'ucl ne semblait s'amorcer.
2. Ecolo n'a jamais demandé de consultation populaire mais a proposé deux pistes : soit la consultation, soit un dispositif plus qualitatif (panel).
3. La Plateforme, devant le blocage persistant entre elle et la commission, a proposé un seconde question ouverte. En témoigne le mail qu'elle a adressé le samedi 11 mars à tous les membres de la commission mais effectivement pas au président du conseil communal qui n'en fait pas partie) et dont extrait ci-dessous :
"La plateforme et ses sympathisants sont donc opposés aux arguments dans le cadre de la consultation mais nous percevons néanmoins votre insistance sur ce point.
En vue de débloquer la situation et d'en sortir tous par le haut, nous avons dès lors une proposition à vous faire :
Si le but est de mieux connaître les motivations qui conduisent la population à être pour ou contre un agrandissement du Centre commercial, nous vous invitons à laisser la question ouverte. Nous pensons que ce serait la meilleure manière de ne pas prendre le risque d'arguments qui, par leur sélection ou leur formulation, biaiserait l'avis des répondants et l'interprétation des résultats. Nous vous proposons dès lors la question suivante : "Pouvez-vous préciser ce qui motive votre réponse à la question précédente ?"
Il s'agirait bien entendu d'une question facultative à laquelle il ne serait pas obligatoire de répondre pour valider le bulletin de vote.
Évidemment, cette solution change les modalités de dépouillement plus qualitatives pour la partie arguments mais elle répond mieux à votre souhait de collecter l'avis de la population sur le sujet sans risque de biais. La plateforme serait d'accord avec cette approche."
L'Echevin Beaussart répond par mail le dimanche 12 mars à 17h31 à la plateforme (sans mettre malheureusement le président du conseil communal en copie) qu'il ne peut pas répondre à cette proposition avant le 15 mars, date de réunion de la commission.
La plateforme se réunit d'urgence ce dimanche 12 mars à 19h. Et, comme la date limite de remise des signatures demandant la consultation populaire était fixée le lundi 13 mars à minuit, elle décide de jeter ses dernières forces dans la récolte des signatures et de déposer la demande le lundi 13 mars à 18h.
3. Seul un membre du conseil communal connaît tous les détails renseignés dans ce texte anonyme mais soit. Il n'en reste pas moins que la plateforme est intimement convaincue que la décision, in fine, reviendra au ministre CDH Di Antonio. On suivra donc avec attention, et jusqu'aux élections d'octobre 2018, comment se positionnera le CDH local.
Le blog de Mr Thielen cultive un art du secret quelque peu intriguant. (1) L'article de Joseph lecocq tout d'abord : à ma demande d'entrer en contact avec ce contributeur intéressant, il m'a été répondu que "l'auteur ne tient pas à ce que ce pseudonymat soit levé et que son employeur ait connaissance du texte et de son identité légale" (2) Cet article ensuite pour lequel "à cause du climat passionnel, l'auteur a requis l'anonymat".
RépondreSupprimerIl me semble pourtant qu'une discussion en toute transparence avec respect (même si non accord) des idées et des personnes qui les portent serait une des clé d'un échange apaisé... Pour ma part, je suis preneuse de rencontres "en life" avec tous ces auteurs anonymes. Possible ?
...aux contributeurs anonymes...
RépondreSupprimerEt vous pensiez vraiment être anonyme sur les blogs et réseaux sociaux ?
Intriguant, du verbe intriguer, c'est un bon mot http://www.cnrtl.fr/definition/intriguant "Donner à penser en suscitant un vif intérêt et une certaine perplexité."
RépondreSupprimerC'est bien le but d'un blog.
C'est aussi de susciter des échanges publics et pas des apartés. Depuis des siècles le courrier envoyé à un éditeur est transmis à l'auteur qui y donne la suite qu'il trouve bonne. C'est une règle déontologique que je respecte.
Certains parlent de 21 questions soumises à consultation. D'autres disent qu'il y en a deux. S'il y en a deux, quelle est la deuxième? Je m'y perds!
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